dimanche 8 mars 2015

Paris – 8 mars 2015 - Discours de clôture de Ludovine de La Rochère


Chers amis,
Je vais être brève.
Un an après les conclusions du Grenelle de la Famille où nous nous étions retrouvé à la Mutualité à Paris, nous nous souvenons des Principes pour la famille et lʼenfant et tout particulièrement du N°4 : « Lʼenfant nʼétant la propriété de personne, il ne peut être lʼobjet dʼaucun commerce, ni dʼaucun don, ni avant, ni après sa conception, la grossesse ne peut être lʼobjet dʼaucun contrat par respect de la femme. LʼEtat combat toute atteinte portée à ce double principe aussi bien sur son territoire que dans le cadre de sa politique étrangère. » Un an après, notre détermination est intacte.
Merci, tout dʼabord, aux brillants intervenants de ce forum : ils ont tout dit ! La GPA nʼest pas admissible, sous aucune forme, quels que soient ses commanditaires. Et cette condamnation est sans appel !
Merci à vous tous, participants de ce forum : vous êtes des lanceurs dʼalerte, courageux et généreux. Ne lâchez rien.
Les Français sont opposés à la GPA.
Et très nombreux sont les hommes et les femmes politiques, les intellectuels, les leaders dʼopinion opposés à la GPA. Mais nous ne les entendons pas, ou pas assez.
Où sont les consciences ? Où sont nos grandes consciences intellectuelles ? Où sont les grandes consciences médiatiques ? Où sont les défenseurs de la liberté ?
Absents, pour la plupart. Silencieux. Lâches. Complices.
Pourtant, ils ont sans cesse à la bouche le mot « Liberté ». Mais quʼest-ce que la liberté ? Un enfant, donné ou vendu comme sʼil était la propriété de quelquʼun, nʼest-il pas traité comme lʼétait les esclaves ? Et les femmes, louées comme corps dʼappoint, examinées comme on le faisait des esclaves, sont-elles libres ?
  
Et ils ne cessent de nous parler des « droits ». Alors, quʼen est-il du droit de la femme dʼêtre respectée ? Du droit de lʼenfant dʼêtre élevé par son père et sa mère ? Du droit à sa vie privée et familiale ? Oui, que font-ils des droits des femmes et des enfants ? Pourquoi nʼen parlent-ils jamais ? Les femmes et les enfants ne sont pas concernés par les droits de lʼHomme alors ?
Et ils clament dans le monde entier que la France est une « exception culturelle », quʼelle défend les valeurs humanistes.
Mais quʼattendent-ils alors pour sʼélever contre la GPA ? De quoi ont-ils peur ? Quʼest-ce quʼun humanisme qui ne défend pas lʼhumain ?
Ils disent que ce nʼest pas le sujet qui intéresse les Français, qui veulent du travail. Bien sûr quʼils veulent tous du travail. Mais lʼesclavage nʼest pas un travail !
Ils disent quʼil faut lutter contre le terrorisme. Mais quʼest-ce que fait le lit de terrorisme ? Pourquoi des jeunes quittent-ils la France pour aller faire le jihad ?
Cʼest évidemment lʼégoïsme des soixante-huitards qui nous gouvernent et, surtout, surtout, le néant absolu de leur pensée. Ce sont aussi leurs contradictions et leur lâcheté face aux dérives qui nous entraînent tout droit vers une société déshumanisé, vide de tous repères, de sens, de liens fraternels et généreux, dont la pratique de la GPA est la meilleure représentation qui soit, lʼicône absolue.
Et quʼon ne nous dise pas quʼelle est déjà interdite en France : nous savons tous quʼelle est tolérée par les autorités nationales et que la CEDH est en train dʼenlever aux Etats les moyens de lutter contre, tandis que la Convention de La Haye prépare une convention dʼencadrement, cʼest-à-dire sa reconnaissance.
Or la GPA atteint de plein fouet notre civilisation. Tolérer, encadrer la GPA, cʼest à dire la légaliser, cʼest abdiquer devant les lois du
marché.
De cela, de ces abandons, de ces compromissions, lʼEurope se meurt, et les Européens rejettent cette Europe là.
Un couple dʼEuropéens, Italiens en lʼoccurrence, a acheté un enfant. Et la Cour européenne des droits de lʼhomme nʼy trouve rien à redire ! Elle leur fait même verser 30 000 euros !
Et que se passe-t-il ? Rien. Absolument rien. Les Etats courbent lʼéchine. Or la CEDH, dont les avis ne sont dʼailleurs que déclaratifs, nʼa aucune légitimité, si ce
nʼest celle que les Etats veulent bien lui donner.
Aujourdʼhui, rester dans la CEDH cʼest être complice de crimes contre les femmes, les enfants et les hommes.
Or lʼEurope ne peut pas se construire en abandonnant les idéaux de ses fondateurs, en les détournant de leur sens et de leur finalité. Jamais.
Le moment est historique : cʼest maintenant que nous devons agir, car lʼurgence est absolue et nous POUVONS agir :
- En ce qui nous concerne, nous citoyens français et européens, nous devons tous signer la pétition qui sera remise au Conseil de lʼEurope : No Maternity Traffic.
- Pour alerter, informer et mobiliser tous nos concitoyens, La Manif Pour Tous va réaliser, ce printemps, un Tour de France, suivi dʼun Tour dʼEurope.
- Je vous annonce également le lancement prochain dʼun Observatoire du transhumanisme puisque, vous lʼavez compris, lʼindifférenciation sexuelle et la distinction sexualité/procréation conduiront à la création dʼun nouvel être solitaire et déshumanisé, un « transhumain ».
- Quant aux responsables politiques, nous leur demandons de dénoncer le traité qui lie la France à la Cour européenne des droits de lʼhomme.
(Sachez, dʼailleurs, que la Grande-Bretagne envisage, pour une autre question, de dénoncer son accord avec la CEDH.)
- Nous demandons aussi, solennellement, que le gouvernement français, qui sʼy était engagé par la voix du Premier Ministre le 3 octobre 2014, agisse pour empêcher nos concitoyens dʼexploiter des femmes étrangères en achetant leurs enfants, et agisse pour lʼabolition universelle de la GPA.
Et le gouvernement peut agir dès maintenant puisque, jʼai la joie de vous lʼannoncer, une proposition de lois va être déposée cette semaine à lʼAssemblée nationale :
Cette proposition de loi de Madame la députée Valérie Boyer érige la gestation pour autrui et la procréation pour autrui en délit spécial, avec des peines renforcées, y compris pour tout ce qui concerne sa promotion. Elle inclue aussi lʼobligation de préparer une convention internationale dʼinterdiction.
- Il faudra ensuite, bien entendu, inscrire cet interdit de la GPA dans notre constitution.
Mesdames, messieurs les politiques, la balle est dans votre camp. Nous ne lâcherons pas. Et nous gagnerons ce combat. Parce quʼil est juste.
Je vous remercie.
Ludovine de La Rochère Présidente de La Manif Pour Tous

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